Vous avez multiplié les candidatures ? Passé plusieurs entretiens d’embauche ? Et, cette fois, c’est la bonne. L’entreprise vous a rappelé, vous avez été choisi. Vous allez bientôt signer votre contrat de travail. Champagne ? Oui, mais avec modération, car le contrat de travail n’est pas un document anodin.
Le contrat de travail fixe le cadre de la relation entre le salarié et l’employeur. Aussi, ne vous laissez pas griser par votre joie du moment. Avant de signer votre contrat, lisez-le attentivement. Pour vous aider, nous avons relevé 5 points à vérifier absolument dans un contrat de travail.
La nature du poste
Vous avez peut-être répondu à une offre d’emploi détaillée. En entretien, vous avez longuement évoqué avec l’employeur les missions qui seraient les vôtres si vous étiez l’heureux élu. L’employeur vous a clairement exposé la nature du poste à pourvoir. Il a aussi répondu à vos questions.
Pour autant, ni le contenu d’une offre d’emploi, ni les paroles tenues lors d’un entretien d’embauche n’ont de valeur contractuelle. Par conséquent, à la signature de votre contrat de travail, il vous appartient de vérifier que l’intitulé du poste et les missions proposées correspondent à ce que vous aviez compris et sont conformes à vos attentes.
En effet, tant que vous n’avez pas signé le contrat de travail, il est toujours temps de demander des précisions à l’employeur. Et, le cas échéant, il est encore possible d’apporter des modifications ou des compléments.
Vérifier la nature du poste indiquée dans votre contrat est important à double titre :
- Si le poste ne correspond pas à vos compétences, vous serez soit sur-qualifié, soit sous-qualifié. Dans le premier cas, vous ne vous épanouirez pas professionnellement et vous vous ennuierez. Dans le second cas, vous risquez d’être dépassé, d’accumuler du stress, voire de vous trouver en situation de burn-out.
- La nature du poste détermine votre positionnement conventionnel qui, lui-même, détermine le salaire minimal que vous devez percevoir (selon la convention collective dont vous dépendez).
Le salaire et les avantages
Là aussi, le salaire était peut-être mentionné dans l’offre d’emploi à laquelle vous avez répondu. En principe, vous l’avez négocié avec l’employeur au moment de l’entretien. Pour autant, cela ne vous dispense pas de vérifier que l’entreprise a bien tenu ses engagements.
Si le salaire ne correspond pas à ce que vous aviez convenu, vous devez absolument soulever ce point avant la signature de votre contrat de travail. D’une part, il est bien plus facile de négocier son salaire à ce stade que d’obtenir une augmentation une fois en poste. D’autre part, il est toujours difficile de s’impliquer dans son travail quand on s’estime sous-payé.
L’employeur pourra accepter ou refuser votre demande. Mais, dans l’immense majorité des cas, il sera disposé à vous écouter car il ne voudra pas se priver de la personne qu’il vient de choisir.
En plus du salaire proprement dit, vérifiez aussi si votre contrat de travail prévoit d’autres avantages (tickets-restaurant, primes additionnelles, prise en charge des frais de transport, …). Ces avantages, non négligeables, contribuent aussi à rehausser votre pouvoir d’achat.
La durée et les horaires de travail
Le contrat de travail doit obligatoirement préciser la durée hebdomadaire ou mensuelle de travail à laquelle vous êtes soumis. Votre contrat stipule si vous êtes embauché à temps complet ou à temps partiel. Les deux parties sont tenues par la durée indiquée, qui ne peut être modifiée qu’avec l’accord du salarié et de l’employeur.
Le contrat stipulera également les limites dans lesquelles des heures supplémentaires peuvent être effectuées par le salarié.
Dans le même ordre d’idées, le contrat de travail précise la répartition des horaires de travail sur la semaine ou sur le mois. Les temps et horaires de travail sont variables selon la nature de l’emploi que vous occuperez. Selon que vous êtes cadre ou employé, si vous travaillez de jour ou de nuit, vous ne serez pas soumis aux mêmes réglementations. Aussi, lorsque vous signez votre contrat, assurez-vous que vos horaires de travail sont conformes à la réglementation et à votre convention collective.
Enfin, si le temps de travail ne peut être modifié qu’avec l’accord des deux parties, les horaires, en revanche, peuvent être modifiés à l’initiative unilatérale de l’employeur. Vous pouvez donc essayer de négocier vos horaires de travail avant de signer votre contrat mais, si l’employeur vous accorde un aménagement, sachez qu’il pourra toujours revenir ultérieurement sur sa promesse.
La période d’essai
Vous avez eu le coup de foudre pour cette entreprise. En entretien, l’employeur vous a trouvé d’immenses qualités. La preuve, c’est vous qu’il a choisi. Et vous vous préparez à vivre ensemble une grande et intense histoire professionnelle… Sauf que, quelquefois, les histoires d’amour tournent assez vite au vinaigre.
Pour s’assurer que les deux parties sont sur la même longueur d’onde, le contrat de travail prévoit une clause spécifique relative à une période d’essai. Histoire de vous assurer que vous vous plaisez vraiment, la durée maximale de la période d’essai en CDI est fixée à :
- 2 mois pour les employés et ouvriers
- 3 mois pour les agents de maîtrise et les techniciens
- 4 mois pour les cadres
Tout au long de cette période, les deux parties ont tout loisir de vérifier si la collaboration correspond à leurs attentes. Et chacune peut, à son initiative, décider de mettre un terme au contrat.
Le lieu de travail et la clause de mobilité
La mention du lieu de travail sur votre contrat de travail a une valeur purement informative. Par conséquent, à la demande de votre employeur, vous pourrez être amené à travailler dans un autre lieu situé dans un même secteur géographique.
En revanche, là où vous devez être très vigilant, c’est si votre contrat comporte une clause de mobilité. En effet, celle-ci permet à votre employeur, de vous muter, sans avoir besoin de votre accord, sur un autre site, y compris en dehors de votre secteur géographique.
Si votre contrat de travail comporte une clause de mobilité, vous devez donc évaluer l’impact d’une mutation sur votre vie personnelle. Vous devez également vérifier les modalités de la clause (où ? pendant combien de temps ? Dans quelles conditions ?).
Une fois que vous aurez signé un contrat comportant une clause de mobilité, vous ne pourrez plus refuser la mutation. Ou votre refus représentera une cause réelle et sérieuse de licenciement.
Les clauses particulières
Enfin, en fonction de la nature du poste et des fonctions que vous exercerez, le contrat de travail pourra comporter des clauses particulières. Là aussi, la vigilance est de rigueur car certaines clauses peuvent se révéler pénalisantes :
- La clause d’objectifs : si vous êtes soumis à une clause d’objectifs, vous devrez atteindre des objectifs quantitatifs ou qualitatifs à une échéance fixée par le contrat. Et, la non atteinte de ces objectifs constituera un motif légitime de licenciement. Par conséquent, avant de signer un contrat comportant une telle clause, assurez-vous que les objectifs fixés soient réalistes.
- La clause de non concurrence stipule qu’à l’issue de votre contrat, vous ne serez pas autorisé à vous engager pour le compte d’une entreprise concurrente. Vérifiez le périmètre d’effet de la clause (pertinence, durée, zone géographique) et la contrepartie financière associée.
Quand vous êtes amené à signer un contrat de travail, évitez la précipitation. Prenez le temps de lire attentivement toutes les clauses du contrat. Posez des questions à l’employeur sur les éléments qui ne vous sembleraient pas clairs. Demandez, si possible, un délai avant la signature pour vous assurer que vous acceptez l’ensemble des modalités du contrat. En effet, une fois signé, le contrat de travail vous engage juridiquement.